a) L’ancrage
Grâce à la respiration, à la conscience du corps ici et maintenant, l’ancrage permet d’être pleinement présent à ce qui va se passer, à ce que le thérapeute va ressentir, à ce que le client se dispose à recevoir.
On peut lire beaucoup de livres sur la méditation et sur la réflexologie plantaire. Dans les deux cas, seule la pratique permettra d’expérimenter et de comprendre dans sa chair ce qu’être ancré signifie, ou d’être réellement en contact de ses sensations, et non pas de la projection que l’on se fait de ce que devrait être une sensation.
C’est comme un étalonnage de base pour que thérapeute et client puissent échanger (que ce soit par la parole ou par le toucher).
Cela peut passer par la posture qui, pour le réflexologue comme pour le méditant, consiste à être ancré dans son bassin, pour être prêt à donner et à recevoir. Être en posture d’accueil et d’écoute. Une écoute pas uniquement centrée sur la parole mais aussi des sensations physiques, des émotions, des pensées.
b) L’impermanence
Tout change, tout bouge, rien n’est fixé, rien n’est figé. Extrêmement inconfortable comme pensée, mais tellement vrai.
Inutile de chercher à refaire, ou revivre le soin de la dernière fois, la sensation après la dernière méditation, cela n’a aucun intérêt et surtout cela n’arrivera jamais alors que parfois l’envie est là de retrouver la puissance ou la densité d’une séance, de saisir un moment agréable, de rejeter un moment désagréable.
Être avec ce qui est, maintenant. Observer le coté changeant des sensations, des émotions.
C’est tellement simple et tellement difficile. Rien à faire de particulier et pourtant tellement de pensées, d’automatismes viennent se mettre sur le chemin.
c) Le rythme, le temps, le tempo
Pendant le soin mais aussi en dehors du cabinet, le respect du rythme du client est important. Le temps qu’un processus se mettent en place, que le corps et l’esprit accepte de lâcher.
Pour la méditant et pour le thérapeute, il y a également un temps incompressible, nécessaire pour s’approprier ses sensations, retrouver son corps, descendre un peu plus en soi, regarder le lien avec les autres.
d) L’accueil
Accueillir l’agréable comme le désagréable.
Un soin de réflexologie plantaire n’est pas qu’agréable, des zones peuvent faire mal et cela fait partie de l’expérience.
Être connecté à son corps pendant que l’on donne un soin ou pendant qu’on le reçoit est tout aussi important, pour permettre au corps de lâcher et de s’exprimer.
L’accueil des sensations permet de les traverser et de voir ce qui se cache derrière elles.
e) L’attention
f) Confiance
Sans confiance il n’y a rien. Confiance en son thérapeute, en ses formateurs de réflexologie, en son instructrice de méditation et en soi …
Il aurait peut-être fallu commencer par là, par la confiance en soi. La méditation et la formation en réflexologie plantaire m’ont tous les deux aidée à explorer cette confiance en moi assez fragile au départ.
La méditation, car j’ai pu me rendre compte de cette carence et de sa profondeur. Grace à la méditation, j’ai aussi pu accueillir au départ avec violence, beaucoup de violence envers moi-même puis petit à petit avec bienveillance.
La formation a aussi joué un rôle primordial. Le groupe et l’échange de parole dans le groupe ou même en Danse Rituel Thérapie m’ont permis de poser ma parole et donc de me poser moi et mes mots et petit à petit d’avoir plus confiance en mes mots et en moi.
Oser poser ses mots/maux dans un cercle de confiance permet de voir la réaction des autres, de réaliser les peurs dans lesquelles je me suis enfermée et de les déconstruire petit à petit.
Cela prend du temps… je suis toujours sur ce chemin !
g) Être avec le silence
La formation de méditation nous apprend à être en silence, être présent à l’autre tout en étant en silence. Notamment le stage de 8 semaines que j’ai fait sur le dialogue conscient qui invite à écouter l’autre en silence, sans le relancer, sans donner son avis. Juste être là et écouter. C’est un exercice extrêmement difficile de faire confiance à ce qui émerge, de ne pas anticiper, précipiter les réponses que nous pourrions faire mais d’être là dans l’écoute de l’autre.
Cette écoute devrait pour moi être la même lorsque je suis en séance de réflexologie. C’est une écoute très exigeante et difficile mais qui laisse toute la place à l’autre. Puis, une fois qu’il a fini sa parole, voir ce qui émerge en nous, dans nos mains mais aussi dans notre corps et comme parole.
La place laissée à l’intuition en est que plus grande.
h) L’intuition
La pratique de la méditation m’a permis de voir grandir mon intuition, de faire confiance à mes ressentis. Il reste maintenant à oser les dire à hautes voix et à ne pas les confondre avec l’interprétation.
Comme la méditation aide à affiner ses ressentis à être en contact avec son corps et ce qui s’y passe naturellement, l’intuition s’affine.
L’intuition est tellement utile en réflexologie. Pourquoi aller vers ce point là plutôt qu’un autre, plus vers le pied droit que le gauche. Il y a certes nos ressentis et ce que l’on touche, nos perceptions physiques et énergétique, ce que nous avons appris en formation sur chacun des organes et bien sûr aussi ce que nous dit notre patient. Mais pourquoi poser cette question-là plutôt qu’une autre… l’intuition pour moi est d’une grande aide. Je me rends compte que je ne l’aiguise pas assez, alors que j’ai beaucoup d’outils à ma disposition pour le faire. Affaire à suivre donc…
Ces deux pratiques sont pour moi complémentaires, l’une permet de voir la vie avec une autre paire de lunettes, l’autre permet de libérer le corps de blocage psychique grâce à la complémentarité du toucher et de la parole dans le travail thérapeutique.